8.12.05

UNFCCC-JOUR 11-BACK TO THE FUTURE...















Ce matin était mon dernier jour de garde des posters du kiosque. Plate en maudit... Personne n'est venu demander ce qu'était O... alors je suis péniblement resté debout, écoutant le concert d'à côté, bavardant avec mes anciens collègues du ministère. Vivement 13h pour...

...rejoindre la conférence donnée par la FRANCE sur ce qu'elle fait (pas) sur le problème des CC! Ça y est, mes oreilles reconnaissent le doux accent ponctué de "mais bien sûr...", "tout à fait monsieur...", " oh-oh-oh-oh-oh"(très dur à faire: technique dite de la bouche en cul de poule).

Je m'installe donc en avance, un sandwich volé à la sauvette. (La France étant un des pays les plus pauvres, elle s'est abstenue d'offrir un repas à l'assistance.)

Une quarantaine de personnes (30% de la salle) présents pour une conférence donnée en langue française (avec traduction par casque disponible). Parmi les présents, j'évalue à 80% la présence de français. Je reconnais Brice Lalonde, ancien ministre de l'environnement et une brochette de jeunes loups d'une trentaine d'années, cheveux courts gominés vers l'avant, petites lunettes et rasage de près. Et dents longues. Ça se voit au menton bien relevé et l'air fier d'occuper de postes probablement proches du POUVOIR! (Seigneur Frodon sauvez-nous!)

L'actuelle ministre de l'environnement, Nelly Olin, pour qui une passion soudaine pour les questions d'environnement a propulsé à ce poste cette dame habituée au monde politique il y a quelques mois, commence son discours. Elle remercie de façon protocolaire quelques messieurs bien placés et mes oreilles bondissent à l'évocation de "monsieur le premier ministre..." Damned, le premier ministre est là! Mes oreilles ont auculté la suite... "... Alain Juppé!". Ah ben Cr... de Tab... de Cali... de Sainte-Bénite! Alors voilà, Môssieur Juppé, ancien premier ministre français de 1995 à 1997, exclus de son poste par la pression populaire, puis devenu inélligible car reconnu coupable de plein de choses, professeur invité de l'Université de Montréal depuis septembre, est là, à cinq (5!) mètres de moi! Et on l'appelle encore "monsieur le premier ministre!" (Ce sera encore répété par la suite de la bouche du président régional d'Alsace, seule région de droite parmi les 22...).

Le discours commence. Chouette, ça part comme j'aime! La France est la meilleure, la France donne l'exemple, la France porte le message de l'espoir, la France a tout compris et agit, la France, la France, la France. Je suis issu d'un pays extaordinaire, je n'en ai jamais douté. Suit un autre panéliste, Marc-Antoine (comme l'empereur romain) de son prénom, probablement issu d'une famille aux revenus modestes. Pas mal la présentation qui présente la coopération internationale et les liens franco-lituaniens. Pas mal car ça m'intéresse. Non, c'est vrai aussi que ça à l'air bien cette valorisation de chauffage au bois.

Entre les présentations, ça se sourit, ça s'amuse, ça se connaît. Cercle fermé, tout content de se retrouver en voyages "d'affaires" qui plus est à Montréal, destination fantasme française par excellence, chez ces "gaulois américains". (Je cite).

Bref... après les présentations, je n'ai pas attendu les questions posées par des français à des français répondu par des français à des français. J'ai aussi voulu éviter le traditionnel léchage de cul que s'effectuent à tour de bras et de langues tous ces arrivistes de bas étages, stagiaires non payés et exploités compris. Quant aux actions véritables, oui il y en a, mais a en regarder les moyens face à ceux de la Défense Nationale ou des coups de pouce économiques, on voit tout de suite où sont les priorités.

La politique française, ça ressemble à la cour de Louis XIV, mais en costard- cravate. J'aurais préféré qu'ils aient des perruques et des longues robes à fleur de lys, la reconstitution aurait été plus crédible.