26.7.05

Pas rancuniers ces Comanches...

Mort du dernier "code talker" Comanche de la Seconde guerre mondiale

AFP 26.07.05 | 21h22

Le dernier "code talker" (décodeur-traducteur) indien Comanche, utilisé par l'armée américaine pendant la Seconde guerre mondiale, est mort dans l'Oklahoma (sud) à l'âge de 83 ans, a-t-on appris mardi auprès de responsables de cette communauté amérindienne.

Charles Chibitty était l'un des quatorze "code talker" comanches qui ont participé au débarquement en Normandie en juin 1944 et utilisaient leur langue natale pour transmettre des messages codés.

"Je me demande ce que ce démon d'Hitler pensait quand il a entendu ces voix étranges à Omaha Beach. Il doit encore se poser la question dans sa tombe", se rappelait Chibitty en 2002 à l'occasion d'un symposium consacré aux Amérindiens.

Les Comanches qui vivent essentiellement dans l'Oklamoha s'étaient vu interdire de parler leur langue à l'école avant-guerre. Mais, à partir de 1941, l'armée avait recruté des Comanches et des Navajos dans leurs unités de transmissions. Les Navajos ont servi dans le Pacifique et les Comanches en Europe. Ni les Japonais, ni les nazis n'ont jamais réussi à déchiffrer les messages transmis dans les langues navajos ou comanches. En 2001, le film de John Woo "Windtalkers" avait évoqué cet épisode de l'histoire de la seconde guerre mondiale.

La langue Comanche ne disposant pas des mots pour désigner les armements comme "tanks", ou "bombardiers", les "code talker" utilisaient des métaphores. Ainsi mitraillette devenait "machine à coudre" en raison "du bruit que faisait la machine de ma mère lorsqu'elle cousait" avait expliqué Charles Chittiby. Hitler était désigné par "posah-tai-vo", c'est-à-dire "l'homme blanc fou".

Charles Chibitty avait été notamment décoré de l'Ordre national du mérite pour son rôle dans la libération de la France.