L'histoire de Jean-Charles de Menezes

Cette histoire me touche beaucoup... jusqu'où la folie des hommes? Entre bombes et balles... à qui le tour la prochaine fois?
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lundi 25 juillet 2005, 18h29
Le jeune Brésilien tué par la police voulait rentrer au pays
GONZAGA, Brésil (AP) - Jean-Charles de Menezes n'arrivait pas à s'en sortir au Brésil. Il était donc parti gagner sa vie comme électricien à Londres, espérant revenir dans sa petite communauté agricole de Gonzaga (est) avec assez d'argent de côté pour s'installer comme éleveur de bétail.
Le jeune homme de 27 ans, abattu par erreur vendredi par la police londonienne qui l'avait pris pour un terroriste, espérait gagner assez d'argent en quelques années pour pouvoir revenir au pays définitivement, avait-il déclaré à sa famille. Son père, Matzinhos, était en larmes dans la petite maison familiale située au bout d'un chemin de terre, montrant une photo récente de son fils torse nu soulevant des haltères.
Lors d'une visite l'an dernier chez ses parents à Gonzaga, localité rurale de 7.000 habitants dans l'Etat du Minas Gerais, Jean Charles avait raconté qu'il était en bonne santé, gagnait bien sa vie et avait des amis. Son père, maçon, craignait que Londres ne soit une ville dangereuse. Mais son fils lui avait dit de ne pas s'inquiéter. "Il n'y a pas de violence", lui avait-il expliqué, se souvient-il. "C'est bien là-bas, personne ne se promène avec une arme à feu."
Il semble que Menezes, que ses amis anglais appelaient "Jim", se rendait dans le quartier de Wilsden Green pour réparer une alarme lorsqu'il a été abattu, selon son cousin Alex Pereira, qui vit à Londres. Il transportait son outillage dans un sac à dos et prenait souvent le métro pour ses déplacements professionnels.
Sa mère, Maria, raconte qu'il avait commencé à s'intéresser à l'électricité lorsqu'il était petit, peut-être parce que leur foyer, situé au milieu des bananiers et des orangers, à 20 kilomètres du centre-ville, en était dépourvu. A dix ans, il avait construit une radio et décidé qu'il serait électricien, raconte-t-elle, en larmes.
Les habitants de Gonzaga, eux, se souviennent d'un jeune homme souriant qui adorait faire la fête avec ses amis. Mais il avait aussi un côté plus sérieux que ses copains désoeuvrés, précisent-ils.
Comme de nombreux Brésiliens, il avait migré à Sao Paulo, plus grande ville du pays, pour chercher du travail. Mais après des années de labeur comme électricien, il s'était rendu compte qu'il ne pourrait mettre assez d'argent de côté pour réaliser son projet. D'où sa volonté de partir temporairement à l'étranger.
Le Minas Gerais a une longue histoire de migration de ses habitants vers les Etats-Unis et l'Europe, où ils cherchent à se constituer un pécule avant de revenir au pays.
Jean Charles Menezes voulait partir aux Etats-Unis, précise son père, mais il ne pouvait obtenir un visa de travail. Il avait en revanche réussi à obtenir les papiers nécessaires pour aller en Grande-Bretagne. Selon la BBC, son visa avait expiré récemment. Mais son cousin affirme qu'il était toujours valide.
Les proches de Menezes ne savent pas quand il récupéreront le corps. Désormais, ils veulent que les policiers responsables de sa mort soient punis. "Nous espérons que la justice sera rendue", souligne son père, la voix tremblante. "Je suis totalement scandalisée", ajoute sa mère: "Comment la police peut-elle tuer des gens qui travaillent?".
"Il vivait en prévision de l'avenir et nous avons désormais une douleur que rien n'apaisera", déclare sa mère. AP
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